#Copenhagen–«A Copenhague, il y a 672 000 bicyclettes, cinq fois plus que de voitures»

INTERVIEW

Par Aude Massiot
Emmanuel Macron et l'ex-Premier ministre danois Lars Lokke Rasmussen, en août 2018 à vélo à Copenhague.
Emmanuel Macron et l’ex-Premier ministre danois Lars Lokke Rasmussen, en août 2018 à vélo à Copenhague. Photo AFP

Rencontre avec la cheffe du programme vélo de la capitale danoise. Une ville devenue en trente ans la référence mondiale des cyclistes.

Difficile de ne pas penser à Copenhague quand on parle de vélo en ville. La capitale danoise s’est imposée, en à peine trente ans, comme une référence en matière de politiques urbaines pour les deux-roues. Aujourd’hui, 28 % des trajets dans la ville sont réalisés à vélo, 32 % en voiture. Dans les rues bordées de bâtiments en briques rouges, le défilé fluide et paisible des cyclistes donne un air futuriste au paysage urbain. On croise plus de magasins de réparation de vélos que de banques. Mais à rebours de cette image d’Epinal, Copenhague a connu et connaît encore des difficultés pour réduire les tensions sur l’espace public entre cyclistes, voitures et piétons. Cheffe du programme vélo de la ville et vice-présidente de l’ambassade du Danemark pour le cyclisme, Marie Kastrup détaille les leçons tirées de ces années d’expérience.

Quels ont été les principaux obstacles pour faire de la place au vélo à Copenhague ?

Dans toutes les villes, la priorisation de l’espace public est très difficile parce que tout le monde veut y avoir accès. Pour s’assurer d’avoir une infrastructure protégée dédiée aux vélos, il faut donc créer de l’espace. Mais cet espace est rarement libre. Toutes les pistes cyclables qu’on voit aujourd’hui étaient auparavant consacrées aux voitures ou, rarement, aux piétons. Ce n’est pas facile et même à Copenhague, on a une discussion politique à chaque fois qu’on propose une nouvelle piste cyclable, s’il faut par exemple enlever des parkings pour les voitures. C’est le fruit d’un choix politique.

La ville a-t-elle été construite pour les voitures, comme bien d’autres en Europe ?

Copenhague a vécu le boom des voitures comme plein d’autres pays dans les années 60 et 70. On avait même planifié une autoroute au cœur de la ville. Mais à cause de la crise financière du début des années 70, nous n’avons pas eu les moyens de la construire. Heureusement : il reste beaucoup de voitures.

Y a-t-il toujours eu une culture du vélo ici ?

Oui, mais ce n’est pas génétique. Aux Pays-Bas, en Inde, au Vietnam et depuis vingt ans en Chine, les gens pédalent aussi beaucoup. Le vélo peut s’intégrer dans toutes les cultures. Nous-mêmes avons vécu une chute de l’usage du vélo dans les années 70-80 au moment de l’ère de la voiture. Arriver où on en est aujourd’hui est le résultat de choix de politiques publiques.

Quid des tensions entre les cyclistes et les autres usagers ?

Ici aussi, nous avons un débat dans les médias sur les cyclistes qui ne respectent pas le code de la route. Mais les piétons parfois aussi ne respectent pas les feux rouges, et sur les autoroutes, les voitures dépassent souvent les limites de vitesse. Ce sont des comportements humains, qui ne sont pas liés à un mode de transport. Nous sommes tous, à un moment, piétons, cyclistes et automobilistes. C’est une étrange idée que vouloir mettre les gens dans des cases.

Peu de vélos sont attachés. Vous n’avez pas de problèmes de vol ?

Il y a des vols. Mais il y a aussi tellement de vélos… On en dénombre 672 000 dans la municipalité, cinq fois plus que de voitures et plus que d’habitants. Le risque que, dans cette foule, son vélo soit volé est faible. Le plus gros problème est la sécurité des vélos triporteurs ou électriques qui coûtent cher. Pour ceux-là, il y a un vrai marché noir et du vol organisé. On n’a pas encore trouvé la solution.

Une piste cyclable doit-elle être séparée du trafic?

On a pu voir que la bande blanche peinte sur le sol ne fonctionne pas. Elle n’offre pas la protection suffisante pour que les gens prennent leur bicyclette en toute confiance. Il faut une certaine protection physique. Ici, nous avons construit des trottoirs et on mêle rarement les cyclistes avec les bus.

Ici, peu de cyclistes portent des casques…

Le comportement de chacun peut influencer la sécurité, mais c’est surtout une responsabilité des autorités. Créer un système de circulation sûr, c’est contrôler les vitesses, construire une infrastructure protégée pour qu’il n’y ait pas d’accident. Le casque ne doit pas être le seul outil pour garantir la sécurité.

Aude Massiot

One thought on “#Copenhagen–«A Copenhague, il y a 672 000 bicyclettes, cinq fois plus que de voitures»

  1. je te rassure: je n’ai aucune position –publique ou privée sur Metzeff 1– je n’ai pas lu Metzeff 2–je hais les pédé et les pédophiles –Maintenant, on dit: “toute licence en art” et Je suis, of course contre tous ces Procés Puritains et les yann, vanessa, christine et al qui sortent des égouts; voici une citation que j’aime…

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